Biodynamie et vitiforesterie
Biodynamie
Considérer le jardin, la ferme ou la terre agricole comme un organisme vivant est l’idée centrale de l’agriculture biodynamique. Chaque élément d’un organisme fonctionne en interaction avec les autres éléments. Dans le cas d’une terre agricole, ce sont le sol, la diversité des cultures qui y poussent, les animaux sauvages et domestiques qui le peuplent, et les êtres humains qui y vivent et y travaillent.
Il y a également les prairies, haies, forêts, cours d’eau, mares et autres aménagements paysagers naturels ou façonnés par l’homme. La biodiversité dans les écosystèmes agricoles est un facteur essentiel de leur stabilité et de leur résilience. Elle améliore, par conséquent la productivité.
Agir en biodynamie, c’est rechercher l’autonomie par la limitation forte des intrants et l’utilisation minimum des ressources non renouvelables. C’est agir pour favoriser la richesse et la biodiversité animale, végétale et paysagère, ainsi que la vitalité de l’eau et de l’air.
Pour en savoir + : mouvement de l’agriculture bio-dynamique
Vitiforesterie
La vitiforesterie, c’est associer la vigne et les arbres sur un même terrain agricole dans une perspective de production d’effets bénéfiques réciproques
Son intérêt est triple :
- favoriser la biodiversité, freiner les dérives aériennes de produits phytosanitaires venant de parcelles voisines et accroître le stockage de carbone
- contribuer à un paysage de qualité et à une image positive accrue de l’exploitation
- produire du bois de chauffage à chaque taille.
Au niveau agronomique, les apports de l’arbre aux propriétés du sol sont :
- la limitation du lessivage des éléments nutritifs et du ruissellement de l’eau
- la production de biomasse via la dégradation annuelle des racines fines et des feuilles
- l’amélioration de la structure du sol, plus perméable.
Planter des arbres, c’est aussi lutter contre la sécheresse. Les racines des arbres puisent l’eau en profondeur et ramènent donc cette eau à la surface, tandis que les feuilles rejettent d’importantes quantités de vapeur d’eau et permettent ainsi de lutter contre des pics caniculaires en humidifiant l’environnement immédiat. Planter des haies et des arbres dans et autour des parcelles de vigne crée de nouvelles niches écologiques et offre une mixité d’habitats, de ressources alimentaires, de zones de chasse, de reproduction et d’hivernage pour la faune.
Une rangée d’arbres impacte le micro-climat de la parcelle en modifiant la circulation d’air. Lorsque les arbres sont dégarnis à la base (haute-tige), le vent s’engouffre sous et au-dessus du houppier (l’ensemble des branches qui sont placées en haut du tronc), ce qui a deux effets:
- une diminution des pics de température par déplacement des flux de chaleur sensible
- une réduction de la durée d’humectation des feuilles de la vigne et donc une réduction du risque de maladies dues à des champignons.
Biodiversité
L’installation d’arbres, haies, enherbement et couvert végétal génère des impacts positifs au niveau de la biodiversité. Citons l’augmentation du nombre de vers de terre. Ce sont des auxiliaires reconnus pour leur contribution à la fertilité des sols. Ils jouent un rôle important dans la dégradation et le recyclage des matières organiques en surface et dans le sol. Ils créent des réseaux de galeries qui assurent un transfert et un stockage du carbone dans les sols, favorisant de plus la circulation des gaz et l’infiltration de l’eau. Les tunnels créés par les vers de terre favorisent le développement et la progression des racines mais aussi l’activité des micro-organismes (humification, minéralisation).
Il y a moins de vers de terre au fur et à mesure que l’on s’éloigne d’une zone arborée. On note également que les zones travaillées via de grosses machines présentent un nombre significativement moins élevé d’individus que les zones avec un enherbement permanent.
La vie microbienne des sols en est également boostée. Il semblerait que la présence de l’arbre modifie l’abondance relative de certains ensembles microbiens. Plus précisément, l’arbre stimule ces ensembles reconnus pour se développer dans des sols forestiers riches en matières organiques et impliqués dans la dégradation de cette matière organique. La présence de l’arbre stimule aussi la présence de champignons mycorhiziens.
L’installation de nichoirs au sein des vignes et l’aménagement de haies permettent le retour de nombreux oiseaux. Oiseaux et chauves-souris aident les vignerons en venant rééquilibrer le milieu ce qui permet d’éviter produits extérieurs et insecticides dans les parcelles.